“TRANSLAuThORS”

UCL, Louvain-la-Neuve, 10 September 2015

Questions de traduction à l’écriture. Regards croisés sur la littérature et les échanges culturels entre le XVIème et le XXIème siècles.

La problématique que nous souhaitons aborder lors de cette journée d’étude vise à interroger le rapport auteur-traducteur en littérature dans une perspective à la fois diachronique et synchronique. Cette question des rôles joués par auteur et traducteur dans le champ littéraire mérite d’être abordée de manière comparée, sous l’angle d’une crise ou d’un glissement de ces notions. A la Renaissance en effet, les frontières floues entre les catégories de traducteur et d’auteur se manifestent par des tensions entre l’idéal d’un traducteur unique prôné par les traités de traduction de l’époque et une pratique de traduction davantage collaborative. Ceci conduira à une redéfinition des identités respectives du traducteur et de l’auteur, jusqu’à les circonscrire plus nettement sur le plan juridique.

Tandis que l’intérêt des chercheurs se concentre depuis plusieurs années et dans diverses disciplines sur les postures d’auteur, les images d’écrivains et documents du moi, la catégorie de l’auteur est de plus en plus investie par les études de traduction qui consacrent une nouvelle visibilité au traducteur, notamment en tant qu’auteur. Par ailleurs, la production littéraire actuelle rend la notion d’authorship singulier toujours plus mouvante, voire incertaine. De nos jours, au sein de l’institution littéraire, l’instance auctoriale doit composer avec d’autres acteurs décisionnels lors de la parution d’un nouvel ouvrage. Le traducteur, parmi d’autres intermédiaires, participe également à la construction de l’oeuvre et en oriente la réception. In fine, une mixité grandissante des rôles se dessine lorsque l’écrivain agit lui-même comme traducteur. Comment les pratiques d’écriture et de traduction interagissent-elles dans le chef d’un même auteur ?Si le modèle de l’auteur comme traducteur (notamment via l’aemulatio et l’imitatio) est avéré à la Renaissance, il ne semble ni assumé par les écrivains contemporains, ni établi pour les lecteurs contemporains. C’est précisément cette figure de l’auteur-traducteur, et ces rôles respectifs que nous voulons investiguer lors de cette rencontre scientifique.

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